Lors de la session d’hiver, le Conseil des États a alloué deux millions de francs pour lutter contre la punaise diabolique. L’argent doit être utilisé pour la recherche de nouvelles possibilités de lutte. Comme Guy Parmelin l’a déclaré au journal «Le Matin», la menace qui pèse sur la Suisse dans son ensemble est «particulièrement grave». Parce que précisément les stratégies efficaces ont jusqu’à présent fait défaut pour lutter contre la punaise diabolique. Paradoxalement, un autre type exotique pourrait être la solution dans la lutte contre la punaise diabolique.
Dommages importants dans la culture des fruits
La punaise diabolique (aussi appelée punaise puante), qui est originaire d’Asie a été introduite en Suisse il y a environ 20 ans. On suppose qu’elle est arrivée en Suisse dans des caisses de tuiles pour un jardin chinois à Zurich. La punaise s’attaque aux pommes et aux poires. On estime qu’elle a détruit 25 pour cent de la récolte de poiresdans le canton de Thurgovie l’année dernière. En plus de la punaise diabolique, d’autres espèces exotiques ont été découvertes ces dernières années et la tendance est en hausse. Il s’agit notamment de la drosophile ou mouche du vinaigre, du scarabée japonais ou du moucheron drosophile suzukii (mouche de la cerise). Le trafic touristique intercontinental a largement contribué à cette évolution. Le changement climatique favorise en outre la propagation des espèces envahissantes. On estime que 40 pour cent des cultures vivrières sont perdues à cause des ravageurs et des maladies chaque année.
Insecte exotique bénéfique contre la punaise puante
La guêpe samouraï également originaire d’Asie, est un antagoniste naturel de la punaise diabolique. L’été dernier, Agroscope a lancé pour la première fois des disséminations expérimentales. On ne sait pas encore si la stratégie fonctionnera à grande échelle. À long terme, selon Agroscope, seule l’interaction des différentes mesures permettra probablement de lutter durablement contre le parasite. Une protection intégrée des végétaux suit une combinaison de diverses approches de gestion de lutte intégrée contre les nuisibles, telles que la mise en place de filets sur la partie supérieure des arbres, l’utilisation d’alternatives naturelles telles que la guêpe samouraï ou l’utilisation ciblée de pesticides. Une chose est sûre : Il faudra des efforts importants pour maîtriser le problème des nuisibles. Afin de se remémorer l’immense importance des plantes saines, les Nations unies ont déclaré 2020 Année internationale de la santé des plantes. Dans ce contexte, la Poste Suisse a émis un timbre à l’effigie du scarabée japonais.
Bon à savoir
Les insectes utiles ne sont pas non plus «sans conséquences» : S’ils détruisent les insectes nuisibles, ils peuvent aussi mettre en danger la biodiversité locale s’ils n’ont pas d’ennemis naturels. C’est ce qui s’est passé avec l’utilisation de la coccinelle asiatique dans les serres pour la culture des légumes : Cet insecte bénéfique détruits les pucerons beaucoup plus efficacement que la coccinelle indigène, mais il se reproduit aussi beaucoup plus rapidement et en tant qu’insecte envahissant, il met désormais en danger la population de la coccinelle indigène.