Des cultures d’aubergines saines grâce à Bacillus thuringiensis

Des cultures d’aubergines saines grâce à Bacillus thuringiensis

Les insectes parasites qui se logent dans les fruits et légumes menacent la sécurité alimentaire dans de nombreuses régions du monde. Les pulvérisations d’insecticides sur les cultures ne servent ici à rien. La recherche industrielle fonde de grands espoirs sur les Biologicals pour aider les plantes à développer leurs propres résistances. Si la bactérie Bacillus thuringiensis, par exemple, est insérée dans une plante, celle-ci devient capable de se défendre contre des nuisibles.

dimanche 5 avril 2020

L'essentiel en bref

  • Si les parasites s'établissent au cœur de la plante, un traitement externe avec des produits phytosanitaires ne sert à rien.
  • En fonction de l’organisme nuisible, les plantes ont donc besoin de mécanismes de défense de l'intérieur.
  • Grâce à la bactérie Bacillus thuringiensis, les aubergines peuvent résister aux insectes nuisibles.

Dans de nombreux cas, l’application de produits phytosanitaires permet de traiter une infestation de parasites avec succès. La situation se complique lorsqu’un insecte s'installe au cœur des végétaux. Les produits appliqués par épandage ne servent ici à rien. Les plantes ont besoin de défenses « de l'intérieur ». Les Biologicals soutiennent et protègent les plantes pendant leur croissance. Ils sont produits à partir d’un matériel issu de la nature, ils contiennent des substances naturelles ou utilisent des mécanismes naturels.


Des plantes en bonne santé grâce aux microbes

Une poignée de terre contient des milliards de microorganismes. Les Biologicals contiennent ces substances naturelles ou utilisent leurs mécanismes et donc le potentiel, énorme, du sol. Les scientifiques de Bayer étudient des centaines de milliers de souches microbiennes chaque année et essayent d'exploiter leurs propriétés et leur diversité génétique pour produire des plantes plus saines et des récoltes sûres. Il existe des produits microbiens qui, en corrélation avec les racines de la plante, permettent d’augmenter l’assimilation de minéraux essentiels (phosphore, azote). Les progrès de la recherche dans le domaine de la protection des plantes, notamment dans le domaine des Biologicals, sont impressionnants. Leur utilisation peut avoir un effet tout aussi bénéfique sur la récolte que le recours à des semences ou à des engrais appropriés.

Le sol recèle un énorme potentiel pour la protection des plantes (CropLife International).

Autoprotection avec la protéine Bt

L’une de ces précieuses bactéries du sol est Bacillus thuringiensis. Elle est utilisée depuis des décennies pour lutter contre les larves d'insectes et les coléoptères. Elle est autorisée aussi bien dans l'agriculture biologique que dans l'agriculture conventionnelle. La bactérie produit des protéines Bt, toxiques pour certains insectes ravageurs. Si l’on inocule le gène de la bactérie Bt à une plante, celle-ci acquiert des propriétés qui lui permettent de se défendre contre les nuisibles. Les plantes Bt modifiées produisent elles-mêmes les toxines insecticides, et peuvent donc se défendre contre les parasites. La technique est extrêmement précise, car seuls les parasites qui attaquent la plante sont visés. Les insectes et autres animaux utiles sont épargnés. Les agriculteurs peuvent protéger leurs cultures pratiquement sans pesticides.

Au Bangladesh, les agriculteurs produisent des aubergines modifiées Bt (Bt Brinjal). Les aubergines ne sont pas attaquées par les parasites, d’où des fruits plus gros et plus nombreux et des récoltes plus abondantes.

Autrefois, les agriculteurs perdaient jusqu’à 40% de leurs récoltes à causes des nuisibles. (The Cornell Alliance for Science)

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