
Le premier vaccin à base de plantes contre le coronavirus
Au bout d’un an de recherche et de développement seulement, les premiers vaccins contre le Sars-Cov-2 ont reçu une autorisation de mise sur le marché. Les vaccins à ARNm sont les plus efficaces. En revanche, leur production est relativement chère et ils doivent être stockés à une température constante de -70° Celsius. Une entreprise canadienne poursuit avec succès une approche alternative: elle utilise des plantes de tabac pour produire le vaccin.
jeudi 13 janvier 2022
La lutte contre le coronavirus devrait se poursuivre jusqu’à ce qu’une majorité de la population ait acquis une immunité – par le biais d’une infection ou de la vaccination. Grâce à des années de recherche fondamentale et à un investissement ciblé, des vaccins efficaces ont pu être mis à disposition contre le coronavirus en un temps record. Mais la recherche d’autres vaccins appropriés contre le coronavirus se poursuit. Le virus est tenace. Il fait partie des virus à ARN. Contrairement aux virus à ADN, il peut muter plus souvent. Chaque nouvelle infection donne au virus des trillions d’occasions de se modifier génétiquement. Les exigences envers un vaccin sont donc élevées. En premier lieu, il doit être sûr et efficace contre le virus. Les processus de production doivent être flexibles afin de pouvoir réagir à de nouveaux types de virus en cas de mutations. Vient s’ajouter à cela le volume immense de doses de vaccin devant être mises à disposition rapidement à l’échelle mondiale.
De nouvelles technologies sont requises
Jusqu’alors, les vaccins dits à ARNm étaient les plus efficaces contre une infection et les complications sévères liées au COVID-19. Mais ils ont aussi leurs inconvénients. Pour commencer, leur prix. Les vaccins à ARNm sont nettement plus chers que leurs concurrents. Ensuite, en raison de leur stockage à -70° Celsius, leur logistique représente un vrai défi. Dans les pays en voie de développement notamment, il est particulièrement difficile de maintenir la chaîne du froid.
Pour ces raisons, des méthodes alternatives de développement de vaccins doivent également être explorées. L’entreprise canadienne Medicago est parvenue à produire des particules pseudovirales (Virus-Like Particles) du coronavirus. Il s’agit de structures protéiques apparemment identiques au coronavirus, mais totalement vides. Ces «faux coronavirus» ne sont pas contagieux et ne peuvent pas se reproduire. Le système immunitaire doit apprendre à identifier le virus et à produire des anticorps à l’aide de ces particules.
Le vaccin montre son efficacité
Pour produire ces particules pseudovirales, les chercheurs utilisent la croissance rapide de certaines plantes de tabac (Molecular Pharming). L’information génétique est introduite dans les feuilles des plantes par une bactérie. Les plants de tabac produisent alors en quelques jours de grandes quantités des structures protéiques souhaitées. La production d’un vaccin est ainsi plusieurs fois plus rapide qu’avec les méthodes traditionnelles où les virus doivent être produits dans des œufs. La production de vaccins au moyen des plantes possède un atout supplémentaire: en cas de mutation du virus, le processus de production se laisse ajuster de manière relativement flexible.
Vingt jours seulement après avoir reçu le séquençage génomique du coronavirus, l’entreprise a pu produire un vaccin candidat. Son principal avantage: il se conserve facilement au réfrigérateur et ne nécessite pas d’être congelé. Les résultats des études d’efficacité à grande échelle menées auprès de 24’000 personnes dans six pays sont désormais disponibles. Et ils sont encourageants: malgré les mutations actuellement en circulation, la substance active présente une efficacité de 71%. Aucune affection grave due au virus n’a été observée chez les personnes vaccinées. Les effets secondaires sont également rares. De la fièvre apparaît dans moins de 10% des cas. Une demande d’autorisation a été déposée auprès de l’Agence de la santé publique du Canada. Si le vaccin est approuvé, Medicago pourra produire environ un milliard de doses de vaccin par an dans son site de production en cours de construction.
Sources
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