Cet essai en plein champ va-t-il révolutionner la production d'orge ?

Cet essai en plein champ va-t-il révolutionner la production d'orge ?

Le premier essai en plein champ de Suisse utilisant des plantes issues de nouvelles technologies de sélection débutera ce printemps à Zurich. Concrètement, il s'agit de cultiver une orge de printemps qui produit plus de grains par épi. Si l'essai fonctionne, cette technologie devrait être d'un grand intérêt pour l'agriculture suisse.

lundi 18 mars 2024

Il s'agit d'un essai en plein champ qui pourrait révolutionner la production d'orge. A partir de ce printemps et pour une durée de trois ans, des orges de printemps modifiées par de nouvelles technologies de sélection seront cultivées sur un champ expérimental à Zurich Reckenholz. Agroscope a reçu de l'Office fédéral de l'environnement l'autorisation correspondante pour un essai en plein champ avec des plantes «génétiquement modifiées», car les nouvelles technologies de sélection sont considérées en Suisse globalement comme du génie génétique – même si elles sont beaucoup plus précises et plus sûres que le génie génétique traditionnel et encore beaucoup plus précises que la sélection par mutation aléatoire, également classée comme génie génétique par la Cour de justice européenne, qui est utilisée jusqu'à présent dans la sélection végétale conventionnelle et biologique, et qui fonctionne avec une irradiation radioactive ou un traitement chimique. Il s'agit du premier essai en plein champ autorisé en Suisse avec des plantes issues de nouvelles technologies de sélection, comme le rapportent «topagrar» et d'autres.

Essais en plein champ dans un «site protégé»

La Suisse connaît depuis 2005 un moratoire sur le génie génétique, qui autorise certes la recherche sur le génie génétique, mais interdit de semer des plantes génétiquement modifiées par le génie génétique classique. A Reckenholz, dans le canton de Zurich, Agroscope exploite depuis 2014 une parcelle expérimentale sécurisée pour des essais en plein champ avec des OGM. Cependant, les conditions restrictives entravent et renchérissent considérablement la recherche.

Avec les nouvelles méthodes de sélection, comme par exemple les ciseaux génétiques CRISPR/Cas, il est possible d'effectuer des interventions ciblées dans le patrimoine génétique d'une plante, ce qui permet de cultiver des variétés plus robustes et d'augmenter le rendement de la variété. C'est précisément l'espoir que suscite l'essai en plein champ à venir. La raison : dans le cadre d'une expérience comparable sur le riz, des chercheurs de l'Université libre de Berlin et des scientifiques de l'Institut Leibniz de génétique végétale et de recherche sur les plantes cultivées sont arrivés à la conclusion que la mutation du gène CKX2 – qui est également au centre de l'essai en plein champ à Zurich – a un effet inattendu sur le rendement. Les résultats étaient si prometteurs que la mutation a aujourd'hui trouvé une large application dans la culture du riz.


Plus de grains par épi grâce à l'édition du génome

Dans le cas présent, les chercheurs ont cultivé de manière ciblée un caractère qui permet de produire plus de grains par épi. Les scientifiques y sont parvenus en rendant inopérantes les deux copies différentes du gène CKX2, ce qui a eu pour effet de produire plus de grains par épi dans la serre. Si cette méthode fonctionne pour l'orge cultivée dans notre pays - et également dans les champs où elle est maintenant testée - cette application de nouvelles technologies de sélection serait tout à fait intéressante pour l'agriculture suisse.

Bien que cette orge nouvellement sélectionnée soit juridiquement réglementée en Suisse comme étant génétiquement modifiée, elle ne se distingue guère des sélections traditionnelles sur le plan génétique. En effet, les mutations introduites pourraient théoriquement être le fruit du hasard. Les nouvelles techniques de sélection les ont toutefois introduites avec précision à l'endroit souhaité.

Mais quel est l'avantage de l'augmentation des rendements pour une agriculture durable ? L'augmentation des rendements est durable en raison de l'efficacité accrue des surfaces, car il est désormais possible de produire davantage sur une même surface. Selon une étude de l'université de Cambridge, la biodiversité profite d'une «production densifiée». Cela signifie que les ressources sont utilisées le plus efficacement possible lorsque l'on produit autant que possible sur de petites surfaces. Cela permet en outre de préserver la nature, car elle peut en contrepartie s'épanouir sur d'autres terres. A cela s'ajoute le fait que les rendements sont augmentés. En revanche, ce n'est pas le cas de l'extensification de la production agricole (par exemple dans l'agriculture biologique) : de plus en plus de surfaces sont utilisées pour des rendements équivalents, voire légèrement inférieurs. Une part toujours plus importante de la production de biens agricoles se déplace ainsi vers des surfaces à l'étranger.


Un grand potentiel pour les nouvelles technologies de sélection en Suisse

Outre l'orge modifiée, il existe d'innombrables autres exemples de nouvelles technologies de sélection qui pourraient être intéressantes pour l'agriculture suisse. Des chercheurs japonais ont par exemple développé un blé plus robuste grâce à l'édition du génome, ce qui permet de sauver les rendements en cas de fortes pluies – un phénomène qui se produira de plus en plus souvent à l'heure du changement climatique.

Mais les nouvelles technologies de sélection ne peuvent pas être utilisées uniquement pour améliorer les rendements. L'édition du génome, par exemple, permet de réaliser des sélections de précision particulièrement utiles dans le domaine de la lutte contre les maladies. Les pommes de terre résistantes au mildiou, également cultivées à l'aide de ciseaux génétiques, en sont un exemple. Vous trouverez ici d'autres exemples.

En Suisse, le cadre légal pour l'utilisation de plantes génétiquement modifiées fait désormais l'objet de discussions politiques au plus haut niveau. D'ici le milieu de l'année 2025, le Conseil fédéral veut soumettre des propositions à ce sujet au Parlement.

Veuillez noter :

Notre équipe éditoriale n'est pas de langue maternelle française. Bien que nous accordons une grande importance à une communication claire et sans faille, parfois nous devons privilégier la rapidité à la perfection. Pour cette raison, ce texte a été traduit à la machine.

Nous nous excusons pour toute erreur de style ou d'orthographe.

Articles similaires

La science démontre les avantages concrets des nouvelles méthodes de sélection
Recherche

La science démontre les avantages concrets des nouvelles méthodes de sélection

L'Académie suisse des sciences naturelles (SCNAT) reconnaît les grandes opportunités offertes par les nouvelles méthodes de sélection. Dans un nouveau dossier, l'Académie présente cinq exemples de plantes cultivées à l'aide de l'édition du génome, qui présentent un fort potentiel pour l'agriculture suisse. Cette publication souligne le consensus scientifique sur l'utilisation des ciseaux génétiques. Les nouvelles méthodes de sélection offrent de nombreux avantages pour l'environnement et l'agriculture.

Du blé argentin résistant à la sécheresse
Nouvelles techniques de sélection végétale Recherche

Du blé argentin résistant à la sécheresse

Partout dans le monde, les vagues de chaleur font souffrir les cultures. Les pénuries d’eau et les sécheresses entraînent des pertes colossales dans l’agriculture. Comme les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents, l’obtention de variétés ayant des besoins réduits en eau devient prioritaire. Un blé argentin résistant à la sécheresse semble très prometteur.

Les agriculteurs suisses s’ouvrent aux nouvelles technologies
Actualité

Les agriculteurs suisses s’ouvrent aux nouvelles technologies

Les agriculteurs suisses sont soumis à une forte pression. Les risques liés à l’utilisation de produits phytosanitaires doivent être réduits de moitié d’ici 2030. En parallèle, les récoltes doivent rester à la hauteur. L’édition génomique, par exemple, permet d’utiliser moins de pesticides et même d’augmenter les rendements.

Les cultivateurs de pommes de terre veulent des variétés robustes
Actualité

Les cultivateurs de pommes de terre veulent des variétés robustes

Comme l'utilisation de produits phytosanitaires doit être massivement réduite, le secteur de la pomme de terre veut désormais miser sur des variétés plus robustes. Le secteur a même conclu une convention d'objectifs avec la Confédération. Celle-ci est ambitieuse : D'ici 2040, 80% des surfaces cultivées en pommes de terre devront être couvertes de variétés robustes.

Comment le génie génétique sauve la banane Cavendish
Actualité

Comment le génie génétique sauve la banane Cavendish

En raison d'un champignon tenace, la variété de banane la plus populaire - la banane dite Cavendish - pourrait bientôt disparaître. Des chercheurs australiens ont mis au point une solution basée sur le génie génétique.

Le foie gras sans mauvaise conscience
Actualité

Le foie gras sans mauvaise conscience

Le terme foie gras a souvent une connotation négative. La raison en est la production de foie gras, au cours de laquelle les animaux subissent de grandes souffrances. Après que des gastronomes de haut niveau ont développé des recettes à base de foie non gavés, Migros propose à son tour le «Happy Foie». Il s'agit d'un foie gras respectueux des animaux, dont le goût est censé être aussi bon que l'original. Les brevets servent à protéger les inventeurs.

Pourquoi la confiance dans la science est-elle si importante ?
Actualité

Pourquoi la confiance dans la science est-elle si importante ?

Il est essentiel que la société ait confiance en la science. C'est la seule façon pour elle d'exploiter son potentiel maximal et de relever des défis sociaux tels que le changement climatique ou une pandémie. Mais il y a aussi des voix critiques : Une partie de la population suisse a peu ou pas confiance en la science. Quatre experts ont débattu de la manière dont la recherche peut gagner la confiance des gens lors d'une table ronde «NZZ Live».

Autres contributions dans Actualité