Les brevets créent des avantages concurrentiels
Pour qu’un brevet soit déposé, trois conditions doivent être remplies. D’abord, l’invention doit avoir le caractère d’une nouveauté. Ensuite, elle doit présenter une certaine originalité («activité inventive»), ce qui signifie qu’elle ne devrait pas venir automatiquement à l’idée de toutes les personnes familières du domaine. Enfin, l’invention doit être susceptible d’application industrielle.
Pour les entreprises, les brevets ont une utilité économique. Ils apportent à leurs détenteurs un avantage concurrentiel et assurent un chiffre d’affaires grâce au droit d’utilisation exclusif à temps limité. Si les brevets sont des droits nationaux, il existe aussi des brevets européens et des brevets internationaux. Par conséquent, les limites de la protection offerte par un brevet peuvent varier. Si l’IPI fait figure d’autorité, elle se pose également en prestataire de services, en soutenant par exemple les entreprises dans la recherche de brevets. Celle-ci est extrêmement importante, car il faut vérifier que l’invention n’existe pas déjà.
L’esprit d’innovation suisse
Nikolaus Thumm s’occupe depuis de nombreuses années de questions liées aux brevets, puisqu’il a été tour à tour collaborateur de l’IPI, chef économiste de l’Office européen des brevets à Munich et aujourd’hui conseiller scientifique du Conseil des EPF. Il ne tarit pas d’éloges sur l’esprit d’innovation suisse: «La Suisse est le pays le plus innovant du monde», se félicite-t-il. En effet, c’est elle qui compte le plus grand nombre de demandes de brevet par habitant.
Fait intéressant, les inventions révolutionnaires émanent souvent des petite et moyennes entreprises (PME). Celles qui font usage des brevets ont de meilleures chances de se développer et de s’implanter sur les marchés. Du côté des PME, il y a celles, nombreuses, qui ne font pas usage des brevets, et celles qui les utilisent de manière très professionnelle. Il serait important de savoir pourquoi certaines PME renoncent à faire usage des brevets. Selon Nikolaus Thumm, le manque de connaissances sur les brevets, les coûts supposés d’une demande ou la crainte de divulguer des secrets d’affaires peuvent en être la cause. Il arrive aussi que les brevets soient considérés comme hors de propos, voire qu’ils soient perçus comme inefficaces pour des technologies en plein essor, sachant que la délivrance d’un brevet dure en moyenne plusieurs années. |