La raison coule de source : si l’on renonce aux produits de protection des plantes, les rendements agricoles diminuent. Selon les auteurs de l’étude, la baisse peut atteindre jusqu’à 80 % dans la viticulture et pour les petits fruits. Pour les pommes de terre, les fruits et légumes et les céréales panifiables, c’est entre 40 % et 70 % de rendement en moins qu’il faut escompter. En clair : la productivité de l’agriculture suisse diminue de manière significative. Les denrées alimentaires manquantes devraient être importées. D’où une augmentation des émissions de CO2 et des pressions sur l’environnement dans d’autres pays.
Transfert des émissions à l’étranger
Des valeurs seuils sévères s’appliquent aux produits phytosanitaires et à leurs dégradés en Suisse. L’initiative permettrait certes de réduire les concentrations, déjà très faibles et sans risques pour la santé, des produits phytosanitaires dans les eaux souterraines. Comme la production en Suisse diminuerait, la biodiversité en Suisse s’en ressentirait aussi favorablement. La hausse des importations renforce toutefois les effets négatifs à l’étranger. Les atteintes à l’environnement sont transférées dans les pays d’origine des importations. L’écobilan de l’initiative pour l’eau potable est défavorable.
Une production intensive ménage l’environnement
Les résultats de l’étude viennent ainsi confirmer de nombreux autres travaux de recherche qui montrent qu’une agriculture efficiente en ressources est beaucoup plus douce pour l’environnement. Les méthodes modernes de production et la protection des cultures soutiennent la production régionale et sont bonnes pour la biodiversité. Si l’on obtient un grand rendement sur une surface limitée, les sols, ailleurs, peuvent rester intacts, et la diversité des espèces est préservée. Si l’on renonce à protéger les plantes dans l’agriculture, il faudrait gagner des terres au détriment des forêts et des zones naturelles protégées. D’énormes quantités de CO2 seraient libérées, ce qui est tout sauf souhaitable à l’heure de la crise climatique.
Sans les pesticides, les rendements agricoles en Suisse diminuent fortement. Les denrées alimentaires manquantes sont importées d’autres pays, où les pressions sur l’environnement s’accroissent. Comme le conclut l’étude, l’initiative pour l’eau potable est préjudiciable à l’environnement.